En 2020, le 136ème Carnaval de Nice célèbre le Roi de la Mode. En tant que blogueur mode niçois, je reviens sur cette institution, fierté locale, et vous fais part des festivités avec un nouveau look !

L’histoire du Carnaval de Nice

Qui dit mois de Février à Nice, dit : arrivée imminente du Carnaval de Nice !

Depuis 1873, cette institution niçoise réunit toutes les générations, petits et grands, autour d’une grande fête qui jongle entre la joie de se déguiser et l’admiration de chars majestueux.

1876, la Bataille de Fleurs plante ses racines dans une version poétique et élégante de la célébration.

Au fil du temps, le Carnaval a grandement évolué. D’abord fête de quartier, il s’agit, aujourd’hui, d’un événement qui s’exporte jusqu’en Chine et qui nous octroie donc une renommée internationale. La légende dit même que le Carnaval de Nice a inspiré le Carnaval de Rio.. Parole de niçois !

Le Carnaval de Nice a été marqué par l’histoire. Les première et seconde guerres mondiales l’empêchent de régner pendant plusieurs années. En 1991, la Guerre du Golfe oblige le « Roi des Fous » à rester dans son entrepôt.

Pour moi, le Carnaval de Nice représente de merveilleux souvenirs de mon enfance, en famille. Tous les ans, nous nous réunissions pour ce qui était encore un « Carnaval de quartier » à l’accès majoritairement libre. Entre batailles de bombes de serpentins et confettis, j’ai eu, souvent, quelques revanches à prendre…

Je me souviens également d’une Bataille de Fleurs à laquelle j’ai assistée, où les gens se démenaient, parfois violents, pour obtenir quelques brins de mimosa lancés par les demoiselles qui animent les chars. Un peu triste à voir, je préfère retenir le fait que la Bataille de Fleurs mette en valeur la production florale locale.

Depuis, le Carnaval de Nice a évolué au sein d’une enceinte sécurisée (pour des raisons malheureusement évidentes…) et l’accès se veut désormais payant à une exception près… Petits et grands, si vous venez déguisés, l’entrée est gratuite. Attention, il faudra jouer le jeu et vous déguiser véritablement, de la tête au pied. La simple perruque ne compte pas !

Les bombes à serpentins ont disparu mais les chars, eux, ont été sublimés… Beaucoup plus majestueux qu’auparavant, ils sont devenus grandioses, lumineux et souvent articulés pour l’émerveillement des personnes de tout âge…

Le Carnaval d’aujourd’hui se veut également vitrine de l’art de rue !

Dans une ambiance des plus festives, plus de 40 troupes d’artistes locaux, nationaux ou internationaux donnent le rythme lors de chaque corso carnavalesque ainsi qu’à la Bataille de Fleurs.

Au milieu du public, les tribunes et les files d’attente sont animées, dès l’ouverture des portes et jusqu’à la fin de l’événement, par une troupe composée de plus de 80 artistes de tout horizon, danseurs, acteurs, animateurs équipés de canons à confettis, ballons, banderoles et distribuant des bonbons pour jouer avec les petits et les grands.

Preuve du poids du Carnaval dans le monde, comme je vous le disais plus haut, depuis 2017, le Carnaval de Nice s’exporte en Chine… À l’image de cette affiche grandiose sur la photo ci-dessous, il s’agit là d’une très belle exposition pour cet événement local. Depuis, les festivités carnavalesques motivent les touristes chinois à venir découvrir notre belle ville de Nice.

À l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas encore si cette nouvelle édition s’exportera, à nouveau, cette année. Malheureusement, j’ai bien peur que l’épidémie actuelle du coronavirus mettra à mal ce bel échange international.

Quoi qu’il en soit, tous les ans, le Carnaval de Nice célèbre un nouveau Roi : Roi du Cinéma, Roi de la Pub, Roi des Villes du Monde, Roi de la Méditerranée, Roi de la Gastronomie, Roi de l’Espace… Depuis 2005, le thème de la Bataille de Fleurs s’accorde avec celui du Carnaval pour davantage de créativité.

Cette année, à ma plus grande surprise, le 136ème Carnaval de Nice célèbre le « Roi de la Mode ». Du 15 au 29 Février 2020, la ville de Nice rendra hommage aux icônes de la mode ainsi qu’aux différentes tendances.

Très impliqué dans la vie locale, pour prendre soin ou mettre en lumière ma très chère ville de Nice en tant que blogueur mode local, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion pour vous parler de cet événement niçois.

Et c’est non pas avec un déguisement mais avec un nouveau look, une représentation de ce que sera MA Mode en 2020, que je vous présente ce nouveau Roi ainsi que le programme des festivités. J’en profite pour vous teaser ce que vous pourrez prochainement retrouver sur ce blog mode homme…

L’an dernier, avec les influenceurs locaux, nous avions eu l’occasion de découvrir la Maison du Carnaval, grand entrepôt situé au coeur du quartier Riquier, à Nice, qui abrite les chars en construction. Celle-ci n’est malheureusement pas ouverte au public pour des raisons de sécurité. Cette année, c’est au sein de la Halle Spada, grande d’environ 18 000m2, que nous nous sommes rendus avec mon ami photographe, Clément Rougier, pour réaliser ce shooting.

Ces deux visites ont été l’occasion de rencontrer les grandes familles de Carnavaliers, à l’image des Povigna ou des Pignataro. Celles-ci se succèdent à la construction des chars sur plusieurs générations. Quel beau métier ! Et quel beau patrimoine que ces familles laissent à leurs enfants !

Lors de ce shooting mode, nous avons erré entre les différents étapes de construction des chars. Partis d’une maquette, les différents éléments sont mis en forme en polystyrène avant d’être assemblés. Ils sont ensuite recouverts de papier mâché avant d’être peints. Nous avons également découvert les imposantes structures métalliques qui seront animées lors du corso.

Comme un enfant, j’ai déambulé au milieu de tous ces objets, animaux ou personnages plus improbables les uns que les autres; une véritable aire de jeu ! Bien entendu, j’ai eu l’occasion de voir la tête du Roi en avant-première. Cependant, je n’ai pas le droit de vous le montrer avant la présentation officielle à la presse, avant qu’il ne domine la place Masséna, à Nice.

En revanche, à qui sont ces bras !? 😉

2020, Roi de la Mode !

Que nous réserve donc le Roi de la Mode 2020 ?

Nous avons déjà pu découvrir les illustrations des chars par les « ymagiers ». Très tôt dans l’histoire du Carnaval de Nice, les carnavaliers niçois ont fait appel à ces artistes illustrateurs pour concevoir les différents chars et grosses têtes du corso. Ces derniers s’inspirent de l’imagerie populaire : personnages mythiques et allégoriques, satire locale, politique ou sociale.

Cette année, des hommages seront rendus aux grands noms de la mode tels que les amis puis ennemis Karl Lagerfeld et Yves Saint-Laurent ou encore, la prêtresse de la mode, Anna Wintour. Le Carnaval teasera également le grand départ du Tour de France 2020 qui sera donné, cet été, depuis Nice.

Tradition oblige, un char présentera le Carnavalon, la représentation d’un enfant niçois. Surprise ! Cette année, le Carnavalon est une fille. Une représentation d’une tendance unisexe dans la mode ? Pas sûr puisque celle-ci portera l’emblème de la mode niçoise : le costume folklorique, traditionnel et intemporel, composé d’une robe et d’un chemisier aux manches bouffantes.

Cette année, le Diable ne s’habillera pas en Prada mais en Ratapignata, nom niçois qui désigne une chauve-souris. Celle-ci fera son shopping à travers les rues de Nice et ses monuments pour un hommage aux marques et stylistes azuréens.

Le Carnaval 2020 présentera également les différentes tendances qui marquent l’industrie de la mode sur plusieurs générations :

la mode Kawaii, colorée et inspirée du Japon avec notamment, les mangas, les Pokémons… Comprenez « tout ce qui peut être mignon ».
la Street Culture et le sportswear avec une représentation des tendances sneakers. Le char « Nice Street » est imaginé par les élèves de l’école ISEFAC Bachelor qui s’inscrit dans les domaines du luxe, de la mode, de l’événementiel, de la communication et du sport.
le Vintage représenté par la reine Élisabeth II, figure d’une mode classique.
les motifs animaliers (léopard, pied de poule…) très présents dans nos penderies.
…

Forcément, le Carnaval dénoncera également les polémiques liées à la mode telles que le port de la fourrure, à travers une représentation du personnage de Cruella.

À mon grand regret, pour le moment, rien n’annonce la présence d’un char dédié à la Slow Fashion, sujet d’actualité qui consiste à dénoncer la mode comme étant l’une des industries les plus polluantes au monde et à trouver des alternatives pour s’habiller tout en respectant l’environnement.

C’est sur cet axe que j’aimerais axer ma mode à moi, en 2020. Et pour les décennies à venir…

Je vous dévoilerai d’ailleurs un article de fond, le plus complet possible, avec toutes les conséquences de la production des vêtements sur l’environnement, ainsi que mes conseils pour vous habiller dans le respect de notre belle planète.

C’est d’ailleurs de cette façon que j’ai pensé le look de ce shooting.

À l’exception du t-shirt de la marque danoise Selected, les différentes pièces qui le composent sont griffées AMI Paris, marque française qui ne produit malheureusement pas en France mais qui propose des produits de qualité. L’idée : payer un pantalon un peu plus cher mais le garder plusieurs années au lieu d’en acheter 3, moins chers, mais que vous devez déjà changer l’année suivante, faute de qualité.

C’est, d’ailleurs, également le cas de ce t-shirt, un basique pratique mais que je possède depuis plusieurs années déjà, et qui n’a jamais bougé depuis.

Cette description du concept est volontairement très brève afin de ne pas trop vous en dévoiler avant la publication de mon article dédié.

Avec ce look, je souhaitais également refaire passer le message que je prône depuis que j’ai lancé ce blog.

Je ne suis clairement pas ce fameux Roi de la Mode. Je ne travaille pas dans ce secteur. Avec Beau Parleur, je me place en tant qu’amateur pour, peut-être, vous inspirer mais surtout pour vous transmettre ces valeurs : peu importe les tendances, l’essentiel est de vous habiller comme VOUS souhaitez vous habiller !

Je suis fan de ce pantalon vert, à la coupe légèrement évasée. Fût un temps, je ne supportais pas les vêtements qui n’étaient pas près du corps. Vos envies changent… Suivez-les !

Ce pantalon ne plaira pas à tout le monde… Qu’importe !? Tant qu’il vous plait à VOUS ! Surtout, à Nice, malheureusement, les gens ont tendance à vous regarder de travers dès que vous portez une pièce un peu trop originale. J’aimerais que ce grand hommage local à la mode qu’est ce Carnaval 2020, fasse passer le message de vous accepter tel que vous êtes et d’assumer vos envies, vos folies, votre personnalité !

Pour le reste de la tenue, cette chemise à carreaux s’avère bien pratique. Décontractée, ouverte sur un t-shirt basique ou plus stricte, boutonnée, elle se veut parfaite en toute situation.

En bas, je ne quitte plus cette paire de sneakers, à mi-chemin entre la basket blanche classique et la Dad Shoes, trop imposante. Elles confèrent une dégaine particulière à un look, en le rendant plus street, même lorsqu’elles sont alliées à un pantalon plus classique, comme ici.

Enfin, je vous laisse avec mon dernier coup de coeur : une veste Homecore, également marque française. Celle-ci a la particularité d’être réversible et surtout, très bien pensée : noire, sobre, intemporelle et élégante d’un côté; colorée et fun de l’autre. Voici encore un beau moyen de ne pas se lasser d’une pièce et la conserver le plus longtemps possible. Sa coupe lui confère un aspect moderne qui n’est pas pour me déplaire.

Dernière information gourmande (et une bonne adresse !), à Nice, la période du Carnaval marque également celle des fameuses ganses de Carnaval, un recette de beignets typique de mardi gras.

Où pouvez-vous donc trouver les meilleures ganses de Carnaval ?

Chez Néron, glacier et pâtissier emblématique de la place St François, dans le Vieux-Nice, les gourmandises sont composées de produits locaux, soigneusement sélectionnés. Les ganses version Néron suivent la véritable recette niçoise, avec de la fleur d’orange, des zestes de citron bio et d’orange bio. Non grasses, elles sont égouttées et légèrement sucrées au sucre glace. Nous sommes, là, dans la pure tradition du Carnaval.

J’aurai davantage l’occasion de vous parler du talent de Louis Dubois dans un prochain article de blog à paraître en fin d’année.

Le 29 Février 2020, le Roi de la Mode sera brûlé sur la place Masséna et donnera naissance à un nouveau Roi… Le Roi est mort. Vive le Roi !

#NiceCarnaval

Informations et réservations :
www.nicecarnaval.com
Entrée gratuite pour les adultes & enfants déguisés

Merci à Virginie, la gardienne des lieux, à Pierre Povigna ainsi qu’à Savita pour leur accueil chaleureux au sein de la halle Spada.

Merci à la Ville de Nice d’avoir rendu ce beau projet, possible ! J’ai énormément de chance d’être un ambassadeur de ma ville à travers ce blog…